La naissance d’un bébé miracle
Le 15 décembre de l’année écoulée, un miracle a eu lieu au Brésil dans la ville de São Paula. Une petite fille est née grâce à l’utérus d’une donneuse décédée d’une mort cérébrale : une première dans le domaine médical.
Ce qu’il faut savoir sur cette naissance
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Après une dizaine de tentatives infructueuses dans le monde, les médecins brésiliens ont réussi un exploit international. En effet, une femme de 33 ans qui est atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser a pu donner naissance à une petite fille de 2 550 kg suite à une greffe d’utérus. L’opération de greffe qui a conduit à la naissance du bébé a duré plus de dix heures d’affilée avant la mise en place d’un traitement immunosuppresseur afin d’éviter le rejet. Il a suffi 37 jours seulement après la greffe pour que la patiente ait ses premières règles. Sept mois après, un des embryons a été implanté dans l’utérus et la femme a été confirmée réellement enceinte dans les dix jours qui ont suivi.
C’était connu de tous depuis 2013 qu’un nouveau-né pouvait naître en parfaite santé suite à la greffe d’un utérus provenant d’une femme vivante. En effet, sur la tentative de près d’une quarantaine de procédures de greffage de ce genre, 11 seulement ont abouti à la naissance d’un bébé. Mais, jusqu’à ce jour, aucune de la dizaine de greffes d’utérus de donneuses décédées n’avait par contre abouti à un bébé vivant. La naissance de cette petite fille est donc une lueur d’espoir pour les femmes infertiles à cause d’un manque d’utérus.
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La possibilité d’avoir beaucoup plus de donneuses décédées s’élargit
Depuis plusieurs années, les médecins ont mené plusieurs recherches afin de trouver solution à l’infertilité féminine due à un manque d’utérus. C’est en cela que cette naissance est une véritable avancée dans ce domaine. L’utérus greffé dans le présent cas d’espèce à cette femme de 33 ans provenait d’une femme de 45 ans qui est décédée à la suite d’une hémorragie cérébrale. Cette réussite élargit davantage les possibilités d’une greffe d’utérus provenant d’une femme morte.
Les statistiques montrent que 10 à 15 % des couples en âge de procréer sont infertiles. Dans cette catégorie de personnes, on retrouve une femme sur 500 personnes souffrant d’anomalies utérines qui les privent ainsi de la joie d’être mère.
Mais avec la réussite de cette récente expérience de greffe d’utérus, ces femmes n’ont plus comme possibilité d’avoir recours à l’adoption d’enfant ou à une mère porteuse. Avec le grand nombre de personnes susceptibles de donner leurs organes à leur mort, ces femmes souffrant d’infertilité pour des raisons utérines ont de quoi espérer donner naissance un jour à un bébé.
Dans sa parution du 4 décembre, la revue The Lancet a interrogé le Dr Dani Ejzenberg, gynécologue obstétricien au Centre médical de l’université de São Paulo, qui a dirigé les recherches et qui affirmait : « Le besoin d’un donneur vivant est une limitation majeure, car les donneurs sont rares et sont généralement des membres de la famille consentants et éligibles, ou des amis proches. Le nombre de personnes désireuses et engagées de donner des organes lors de leur propre décès est beaucoup plus grand ». Et plus encore, le recours à l’utérus d’une femme décédée permet d’éviter les complications à une donneuse vivante. Cette première mondiale dans l’Amérique latine est une preuve que l’on peut utiliser la greffe d’utérus provenant d’une femme décédée pour traiter efficacement les cas d’infertilité utérine.